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Un air de famille - 1996

Je ne suis pas une inconditionnelle de Cédric Klapisch, mais cet opus est un petit bijou !

D'abord, le casting : je les aime tous ! L'équipe Jean-Pierre Bacri - Agnès Jaoui (tous les deux auteurs de la pièce initiale), et autour d'eux, entres autres, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin... Tous de sacrés comédiens !

 

Un huis clos dans un café triste, un déjeuner de famille réglé comme une pendule qui n’avance pas. Deux frères et une sœur, en apparence proches. Une mère aigrie qui ne jure que par l’un de ses fils, politicien égocentrique. Et puis Yolande (dont c'est l'anniversaire), la femme soumise de celui-ci, et Denis, le serveur du café, le gentil gars que l’on pense un peu idiot, mais empli de bon sens et de bons sentiments. Une mise en scène impeccable. Des images d’un esthétisme peaufiné. Des regards lourds, des répliques cinglantes jouant avec un humour dont seuls Bacri et Jaoui ont le secret, celui qui décape et touche en plein coeur. La dérision à l’état pur pour traiter d'un sujet de fond ordinaire en y mettant des formes affligeantes ! Et du début à la fin, une émotion incroyable qui se dégage de chaque personnage, de chaque scène.

Le décor suffoquant, les lumières, les couleurs, les visages en gros plan et leur expression singulière.

 

Le jeu des acteurs est une merveille et les dialogues sont du velours. Les personnages s'entendent, ou presque, mais ne s'écoutent pas. On ne se lasse pas des répliques, des messages profonds qu’elles envoient en pleine poire. Les liens de la famille, le poids de l’éducation, ce qu’elle fait de nous dans notre vie d’adulte. Les rapports humains dans une société impitoyable, aussi délicieusement que sarcastiquement critiquée. L’amour, le respect, le rejet, la recherche du bonheur et de la place de chacun au sein d’une fratrie, d’une communauté que l’on aime autant que l’on déteste. On rit, on se délecte, on en redemande ! Quel talent !

À voir… mais surtout à revoir !

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