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Tu comprends que tu peux rester vivre à Maurice quand...

... tu te fais à un certain nombre de choses radicalement opposées à ta charmante petite vie d'avant.


Exemple I


Le projet de vivre au beau milieu de l'Océan Indien est évidemment porteur d’images exotiques, de soleil toute l’année, de douceur des alizés et de lagon turquoise.

Alors vu que l’organisation du grand départ, la recherche d’informations inhérentes à la future installation, à la vie quotidienne, aux plans logement, ainsi que la course aux réponses sur les blogs et sites dits spécialisés, s’apparentaient davantage à la préparation de longues (très longues) vacances de rêve qu’à un manuel de survie en Irak, je partais plutôt confiante, voire totalement détendue quant aux éventuelles mauvaises surprises que la destination « pieds dans l’eau, tête au soleil » pouvait me réserver à l’arrivée !

L’île Maurice, ce petit pays indépendant situé au cœur des Mascareignes tout près de la Réunion, ne m’était pas inconnu. J’avais foulé son sol quatre fois déjà, pour des raisons professionnelles, mais aussi pour mes vacances. L’accueil et le sourire des mauriciens, la qualité d’une vie ensoleillée et sécurisée, la diversité culturelle comme modèle de tolérance pour bon nombre de pays, la stabilité économique et politique… autant de traits représentatifs du pays qui m’avaient toujours offert une vision unique, celle du paradis sur terre. Bien sûr, pour être complètement honnête, la vie insulaire n’a jamais été pour moi une fin en soi ; elle possède ses limites et laisse présager quelques manques et frustrations. Néanmoins, quand l’opportunité s’est présentée de mettre ma vie européenne entre parenthèses et de me nourrir, pendant une durée limitée, d’une expérience nouvelle, africaine, oui ! mais à la sauce créole, j’ai dit : « Pourquoi pas ! »

Seulement voilà, au-delà de tout ce que l’on trouve sur la carte postale, il y a aussi ce que l’on ne trouve pas ! Ou plutôt, ce qui s’y trouve mais qu’on n’a jamais vraiment pu voir dans le cadre d’un séjour organisé ou qu’on a juste oublié… ou encore occulté !

En fait, c’est simple, au fur et à mesure de ton installation, un certain nombre de choses s’immiscent dans ta vie d’expat pour te faire comprendre, justement, ce que sont la vie et la culture mauricienne.

Un test en bien des étapes qui au fil des semaines, des mois, te révèle si oui ou non, tu pourras tenir le coup et ne pas regretter ton expatriation en Irak !

Et c'est parti !

Ce témoignage restera le plus (moyennement) négatif de tous les exemples que je m’emploierai à vous servir dans les prochains posts, car il est finalement une réalité bien triste de la vie locale. Ensuite, promis, mes écrits seront plus légers, mais pas moins réalistes pour autant.

Tu n’es pas fait pour vivre à Maurice si tu n’intègres pas très vite dans la population locale cette catégorie pourtant nombreuse constituée des chiens errants.

Cabossés, malades, affaiblis, affamés, ils sont des dizaines de cabots à la perche (1 perche = 42,21 m2). Derrière ton portail, sur les bords des routes, dans les champs de canne à sucre, d’ananas, de patates dures et douces… Sur tous les parkings : petits commerces, centres commerciaux, musées et autres centres d’attractions touristiques. Dans les villes et villages, les parcs, sur les plages… ils sont partout, les toutous ! Sans compter ceux de tes voisins, aussi adorables soient-ils, qui servent d’alarme de sécurité et aboient parfois toute une nuit, pour répondre à la provocation des satanés chiens sauvages venus les narguer et les exciter, disons… quelques heures auparavant, ou encore pour prévenir tous les autres cerbères du quartier que des malfrats canins sont (ou étaient... il y a quelques heures, donc) dans les parages. Et ici, les propriétaires desdits toutous font preuve de la même rapidité d’intervention pour les faire taire que la patrouille de l'entreprise leader de la sécurité privée dans l’île, dérangée pour une ronde de contrôle après un départ d’alarme. Autant dire qu’on a le temps d’expliquer aux cambrioleurs l’origine historique et familiale de la ménagère en argent qu’ils s’apprêtent à embarquer. Du coup, on a aussi le temps de devenir dingue quand très fréquemment le quartier se transforme en chenil à l’heure de la distribution des croquettes !

De plus, comme le gouvernement ne localise pas ces chiens errants qui ne sont donc malheureusement pas stérilisés, et que le mauricien – grand ami des bêtes – les recueille, les nourrit, les protège… eh ben forcément, ils se reproduisent à une vitesse inversement proportionnelle à la réactivité des agents de l'entreprise de sécurité en cas d’effraction un vendredi ou un samedi soir ! Par chance – et contrairement à leurs congénères… humains –, lisien (à prononcer "lissien" qui veut donc dire "les chiens") ont parfaitement compris le code de la route, ne traversent pas en dehors des cloutés ni ne marchent ailleurs que sur les bas-côtés (quand il y en a), bien sagement et en file indienne. Vous aurez noté mon joli jeu de mots, j'en suis certaine. Sur les plages ou autres sites publics, ils ne sont pas non plus insistants ; il suffit de leur suggérer gentiment d’aller voir le sandwich du voisin d'à côté et ils te laissent tranquille, au moins jusqu'à ce que le voisin d'à côté leur rétorque la même chose.


Amis des canidés, vous remplissez donc au moins le premier critère de sélection au casting des futurs résidents mauriciens ! Félicitations !

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