Ah ! Sacrée Denise !
Voici un nouveau personnage de mon roman Envoie-moi un signe, papy, bientôt disponible en ligne.
J'ai choisi aujourd'hui de vous parler de Denise, la gardienne des casseroles, la reine des nobles cuisines du Domaine de Courtenlice à Saint-Brice, en Charente !
Vous voyez Miss Patmore, officiant énergiquement dans celles de Downton Abbey ? Eh bien, notre Denise – devrais-je dire sacrée Denise ! – est la même figure bienveillante et maternelle pour ses collègues qu’elle considère aussi comme sa famille, ses protégés. Elle possède, en outre, la même langue bien pendue.
Née en 1948, notre Denise n’est plus toute jeune, mais campe encore sur ses deux pieds, bien à plat sur le sol, les deux mains agrippées à ses hanches généreuses. Le personnage de Miss Patmore m’a ardemment inspiré celui de Denise, et je dois vous avouer que c’est bien cette moue pouparde et expressive, au sourire aussi réconfortant que menaçant, qui m’apparaissait à chaque fois que Denise intervenait dans mon roman.
« Denise, c’est un visage rond de mamie gâteaux grignotant de pétillants petits yeux noisette, une énorme poitrine étriquée dans un épais tablier, des rondeurs, des bourrelés, des bras dodus et des mains potelées aux doigts courts, capables pourtant de toutes les prouesses gastronomiques. Sa bonhomie est aussi légendaire que son franc-parler. Son caractère aussi trempé que le Kerala en pleine mousson. Mais surtout, Denise, c’est une intégrité et une loyauté infaillibles ! »
C’est le jour de la Saint-Valentin au Domaine que l’on découvre la charismatique cuisinière à ses fourneaux, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle paraît tendue.
« Agacée, comme chaque année à la même date, la chef ne comprendra jamais cet engouement réglé et inconvenant pour les cassolettes de phéromones, les ballotins d’endorphine, les croustillants d’ocytocine et autres terrines et granités aphrodisiaques. Loin de l’amour de la gastronomie, la grande gastronomie de l’amour la débecte. »
Denise aboie mais ne mord pas.
Elle est au Domaine depuis toujours, aux côtés d’André qui a immédiatement « su déceler ses remarquables compétences et lui a donc naturellement concédé estime et confiance. Avec son aide, elle s’est accrochée afin de prouver à tous sa légitimité dans l’art culinaire… et gare à celui qui fourre son nez dans ses casseroles ! Finalement, c’est elle le véritable brigadier de l’établissement ! Avec le vieux Marcel, ces deux-là en sont les piliers. »
Elle est la confidente des femmes de chambres et une âme protectrice pour Adeline.
Denise a fait preuve de pugnacité pour s’imposer très jeune dans un domaine essentiellement masculin, mais le soutien et la confiance du directeur de l’établissement, altruiste et charitable, l’auront placée au cœur de la bonne marche de l’entreprise et du succès de celle-ci.
Intransigeante, solide, dévouée, protectrice et passionnée, Denise vous plaira j’en suis certaine, comme elle a plu à Gwendoline, l’une des héroïnes de Envoie-moi un signe, papy, après une première rencontre pourtant chaotique.
Il me tarde de vous la faire connaître, elle, et tous les autres membres de la grande famille.