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La vie est facile, ne t'inquiète pas

Agnès Martin-Lugand

Sorti deux ans après Les gens heureux lisent et boivent du café, ce troisième roman d’Agnès Martin-Lugand en est la suite. J'ai alors retrouvé avec un immense plaisir les personnages parisiens et irlandais de son premier opus, et me suis régalée de découvrir ce qu'ils étaient devenus.

L'histoire :

Diane est rentrée d'Irlande et reprend sa vie en main, à Paris, dans son café littéraire, aidée de son meilleur ami, l'extravagant Félix. Trois ans la séparent maintenant du terrible accident de voiture qui emporta son mari et sa fille. Se sentant prête pour une nouvelle histoire d'amour, c'est auprès d'Olivier, charmant, attentionné, respectueux, compréhensif, qu'elle se lance. Elle baisse la garde et réapprend à côtoyer le bonheur. Mais un évènement inattendu vient bientôt tout bousculer. Comment sera-t-elle en mesure d'en accepter les répercussions ?

Mon avis:

Comme on a plaisir à retrouver les personnages attachants du premier opus ! L’histoire reprend donc presqu’un an après le retour précipité d’Irlande de Diane. Felix est égal à lui-même dans sa vie de débauche, Diane va mieux, bien mieux, et se consacre corps et âme à son café littéraire dans lequel elle recommence à vivre, au contact des clients, des autres gens que les Gens (le nom de son café porte le titre de son premier roman). L’auteur n’efface pas pour autant les souffrances du passé, et les fantômes n’ont pas encore tout à fait quitté l’esprit de l’héroïne ; tant mieux, me direz-vous ! Qui peut ranger définitivement au grenier – moins de trois ans plus tard, de surcroît – un tel drame ? Les grandes difficultés, voire les crises de panique, de Diane lorsqu’elle se retrouve en présence d’enfants, ou encore son impossibilité à se vouer à un autre homme que son mari, sont terribles et éloquentes.

Même si la patte de l’auteur est reconnaissable dans sa simplicité d’écriture, l’aspect ordonné des chapitres et paragraphes, ce roman est plus abouti que le premier dans son phrasé. Plus joyeux. Plus triste, aussi. Néanmoins, au passage, il vous sera tout à fait possible de l'apprécier à sa juste valeur sans avoir lu le premier volet ; c'est là que réside tout le talent de l'auteur.

Très rapidement, l’on rencontre Olivier, et aussi vite que Diane, on tombe sous son charme. Non pas par crédulité facile et complaisante, mais par véritable attachement au personnage, parce que… ouf ! enfin ! yes ! Alléluia ! c’est celui qu’il fallait à Diane ! Et au passage, Mesdames, c’est celui qu’il nous faut à toutes ! Bon, d’accord, notons tout de même le seul petit point négatif du roman… s’il en fallait un… : le côté cliché et caricatural dudit personnage ! Bon, OK, ajoutons aussi le fait que celui-ci et Félix s’entendent comme larrons en foire… Mais bon, vous découvrirez pourquoi, finalement, la romancière l’a voulu ainsi ; il est évident que vous ne pourrez passer à côté de la délicatesse dont elle s’est employée à faire preuve pour nous remuer, nous interroger. Je n’en dis pas plus, bien sûr !

Dans les nouvelles tribulations des protagonistes, j’ai décelé davantage d’émotion et d’introspection. Une part belle est aussi faite aux descriptions et à la complexité des sentiments amoureux. Ce qui, pour moi, manquait dans le premier.

Au travers de la lecture, Agnès Martin-Lugand nous offre avec subtilité, mais aussi fragilité, une analyse sur la douleur, l’amour, le doute, la culpabilité… et le dénouement fait beaucoup de bien.

On en redemande !

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