Le sourire aux livres
Delphine Raimond, en direct de l'Île Maurice
fauteuils d'orchestre - 2006
C'est encore une très belle réalisation que nous livre Danièle Thompson avec cette comédie joyeuse et nostalgique.
Une belle distribution avec, entre autres, la pétillante Cécile de France, l'unique Valérie Lemercier, la regrettée Suzanne Flon, l'excellent Albert Dupontel, le charismatique Claude Brasseur, l'authentique Dani, etc.
Autour du mythique théâtre des Champs Élysées et de la brasserie lui faisant face, le Café des théâtres, une foule de personnages se croisent, se livrent, espèrent, attendent, pleurent et rient. Jessica (incarnée par la brillante Cécile de France), petite provinciale juste embauchée (au culot) dans ladite brasserie, est le fil conducteur entre tous, le rayon de soleil apportant de la fraîcheur dans la vie des protagonistes. Elle bouscule avec candeur le milieu bourgeois de l'avenue Montaigne.
C'est l'histoire d'un pianiste au sommet de sa gloire, d'un riche homme d'affaires qui liquide sa collection privée d'art moderne, d'une comédienne populaire qui se rêve tragédienne, d'une concierge qui s'apprête à partir à la retraite, de gens ordinaires qui envient la vie d'artiste. Il sont tous à la croisée de leur existence, face à un destin dont ils ne veulent plus, et nous font rire ou nous bouleversent.
Ce que j'aime ? Tout ! Plus particulièrement ? L'ambiance, l'atmosphère, le milieu si particulier du monde du spectacle ! Ah ! Paris ! Ses cafés, ses théâtres, ses artistes ! La réalisatrice nous fait passer de la scène aux coulisses où l'on pénètre ses petits secrets et confidences. Je ne me lasse pas des dialogues qui sonnent juste et vrai (parce que les acteurs sont excellents), de la bande son en hommage aux grands noms de la chanson française qui ont foulé les planches du célèbre théâtre : Bécaud, Gréco... On a envie de chanter avec Dani, la gardienne des lieux, et de s'inviter dans sa loge pour y partager un plat de pâtes, un verre, et tous ses souvenirs. Et puis, les morceaux de classique dans les scènes de concert du pianiste fatigué, magnifiquement interprété par Dupontel...
La mise en scène est rythmée. Les images, les regards, les répliques nous font vibrer.
Si l'on pardonne à la réalisatrice l'éternel côté cliché du parisianisme (mais n'est-ce pas ce que l'on recherche chez elle ?), la magie opère, l'émotion est là.
Un très bon moment !